top of page
traitedelamelumiere (Site Web) (Couverture Facebook).png

THÉOLOGIE. Le temple de feu zoroastrien. Yazd, Iran



Eusèbe de Césarée écrivait dans sa Préparation Evangélique : “La plus belle définition de la divinité qui se trouve parmi les Anciens est celle de Zoroastre”.

Si beaucoup d’esprits ont déjà entendu parler de Zarathoustra en référence au Surhomme de Nietzsche, en réalité Zoroastre est encore bien méconnu voire inconnu en Occident. Zérah-Ushtar, prophète fondateur du zoroastrisme ayant acquis la science lumineuse au travers d’un dieu unique Ahura-Mazdâ, s’inscrit comme le réformateur du mazdéisme. Le zoroastrisme, né en Perse, est la plus ancienne religion monothéiste encore pratiquée dans le monde, ayant profondément influencé les religions monothéistes suivantes. Une majorité d’érudits réputés sur le zoroastrisme comme Mary Boyce semblent être d'accord sur environ 1500 - 1200 av JC.


Parmi les formes zoroastriennes de l’art sacré se trouve entre autre, l’architecture des temples du feu. Le temple du feu est un sanctuaire zoroastrien dans lequel le feu occupe une place éminente et où se déroulent les prières religieuses les plus importantes, comme la lecture des textes sacrés. Les paroles de Zarathoustra sont contenus dans les Gāthās mais l’essentiel du zoroastrisme repose simplement et bonnement sur “les bonnes pensées, les bonnes paroles et les bonnes actions”. Simple et efficace.

Les zoroastriens vénèrent la lumière absolue, source métaphysique : Ātar le feu sacré. Ce feu, fils d'Ahura-Mazdâ, est entretenu dans tous les temples zoroastrien. Ici, nous nous attarderons sur le plus connu et certainement le plus symbolique de tous en raison de son lieu et de son importance : Atashkadeh-e Yazd situé à Yazd en Iran dont le feu brûle toujours et ce depuis plus de 1500 ans.

Nous ferons un bref rappel historique du zoroastrisme au cours de l’histoire afin de mieux comprendre les enjeux architecturaux du temple de feu de Yazd et ainsi pénétrer dans le temple et atteindre la flamme sacrée.



I. Histoire zoroastrienne dans la Perse Antique et avènement du temple de feu de Yazd


1. Zoroastrisme dans la Perse Antique


Empire Achéménide


L’ensemble des rois sous l’Empire Achéménide étaient des adorateurs d’Ahura Mazda et de Mithra. On retrouve aisément le Faravahar dans des bas-reliefs de Persépolis, mais il semble peu probable que ces rois se soient substitués à la réforme du prophète. Bien que Darius eut échos de la doctrine de Zarathoustra, et que les rois achéménides étaient considérés comme des “Rois Justes” à la tête de gouvernement humanisés, le zoroastrisme resta d’abord un idéal à atteindre.


Empire Sassanide


C’est sous l’Empire Sassanide que le zoroastrisme devient la religion officielle de l’Etat. Une particularité de cette période, est l’affirmation que les Mages étaient les gardiens de la doctrine zoroastrienne avant son établissement comme religion d’Etat. Plus tard, toute la communauté adhéra à la religion réformée en diffusant les principes dans toutes les provinces. Jusqu’à la chute de la dynastie Sassanide et l’arrivée de l’Islam. Une invasion doublée d’une persécution qui marque la fin majoritaire du zoroastrisme en Iran. Début de l’exode des zoroastriens de l’Iran vers l’Inde en vue de protéger et de préserver la culture et la religion zoroastrienne sous la conquête arabe.


Il est à noter qu’il n’y avait pas de temples du feu à l’époque achéménide. Toutefois, dans certaines inscriptions, les rois se glorifient d’avoir fondés les “feux”. Mais le feu devait être visible de tous. Il était alors allumé sur un petit autel, dont plusieurs exemplaires ont subsisté à Persépolis.

Les plus anciens temples du feu restants et documentés d'Iran ont été établis pendant la période parthe (vers 200 av JC) et la plupart des temples du feu ont été établis sous la domination sassanide (224-651 ap JC). Donc à l’époque Sassanides, ils existaient. Certains temples du feu en Iran ont depuis changé d'usage et sont devenus des mosquées. Beaucoup d'autres sont en ruines.


Yazd, Iran


Yazd, cité millénaire, est l’une des plus anciennes villes du monde et remonte à 3000 av. JC lorsqu'elle était connue sous le nom d'Ysatis. Longtemps appelée "la perle du désert" car de loin, elle semble surgir des sables comme une partie vivante du désert .

Cette petite cité est dès lors devenue le centre névralgique du zoroastrisme en raison du nombre de ses centres administratifs, liturgiques et pédagogiques zoroastriens. En effet, il y a environ 150 ans, une partie des émigrés apprirent avec joie qu’il subsistait un nombre non négligeable de zoroastriens notamment à Kermân mais aussi et surtout à Yazd. Suite à cette reconnexion d’avec leurs confrères religieux d’Inde, il y eut un nouvel élan de la part des zoroastriens persans de redonner vie à leurs héritages zoroastrien et de retrouver le souffle d’Ahura-Mazdâ.

Yazd et la province de Yazd abritent également les différentes religions pratiquées en Iran (Islam, Judaisme et Christianisme). Toutes coexistent de façon pacifique. La ville est reconnue depuis 2017 au patrimoine mondial de l’UNESCO.


2. Naissance du Temple du Feu de Yazd


Il y a deux sortes de temples de feu : le grand temple, dit “Âtash Bahrâm”et le petit temple ou “Âdarân”. La différence entre le grand temple et le petit temple consiste essentiellement dans la qualité du feu et par suite dans son origine et sa préparation.


Le temple de feu de Yazd est aussi appelé “Âtash Bahrâm” (feu de la victoire) car il est le seul grand temple de feu d’Iran. Les autres sont essentiellement en Inde. Le feu du temple brûle depuis environ 470 ap JC. Il a été transféré dans différents endroits, conservé un temps puis déplacé et gardé secrètement à l’abri des envahisseurs pour enfin demeurer au temple de Yazd lors de sa construction.

Le temple a été construit en 1934 sous l’ère Pahlavi Ier qui se dit satisfait de la construction d’un temple zoroastre. Un zoroastrien a envisagé un fond pour construire le temple et a choisi un terrain de 6881 mètres carrés. Les ingénieurs persans ont conçu le bâtiment et l’architecte persan Arbab Jamshid Amanat s’est vu confier la gestion. Le temple a été financé par les dons de Zoroastriens et Perses de l'Inde.


Si la construction du temple semble récente, elle est toutefois issue de l’architecture achéménide en particulier celle de Persépolis. Inversement, l’architecture des anciens empires s'inspire étroitement du zoroastrisme. Les temples zoroastriens sont à l’image des Perses et de leurs religions primaires : simples, humbles et élégants. Un lieu généralement de taille humaine dont l'essentiel de l’ornement repose sur le feu, un portrait à l’effigie de Zarathoustra et des phrases de l’Avesta.


II. Atashkadeh-e Yazd vu de l’extérieur : foyer originel


1. Composition environnementale & itinéraire initiatique


Les zoroastriens considèrent les quatre éléments : l'air, la terre, l'eau et le feu comme des éléments purificateurs et précieux. Le site est donc une composition de ces quatres éléments sacrés pour les zoroastriens. Selon le Bundhahisn, "le ciel, le métal, le vent et le feu sont masculins et ne sont jamais autrement; l'eau, la terre, les plantes et les poissons sont féminins et ne sont jamais autrement; la création restante se compose de mâle et femelle." Les hommes et les femmes ont une importance égale dans la protection du caractère sacré et divin du monde. Un site zoroastrien est donc par définition une construction unifiée du masculin et du féminin. Voyons comment tout le temple s’articule autour de cette dynamique.


Le bâtiment principal est situé au milieu d'une cour, entouré de grands cyprès, de pins et d'arbres à feuilles persistantes. Les cyprès sont pour les Perses un symbole d’élégance. Ils étaient fréquemment utilisés sous l’Empire Achéménide notamment à Persépolis pour séparer des reliefs. En outre, le cyprès est symbole d’éternité et d’immortalité.


L'une des caractéristiques majeures des temples du feu est la présence d'eau. On retrouve cette configuration dans la structure de tous ces bâtiments. Ce bassin d’eau a une fonction purificatrice et servait jadis de lavoire. A présent, les zoroastriens et les touristes y jettent des pièces selon une vieille tradition.

En entrant dans le site, il faut pouvoir accéder au Tout. En effet, si l’on observe le plan du site , le temple se situe à l’exacte centre du terrain. L’entrée se fait face au bassin laissant apparaître un reflet dans l’eau et le temple se situe juste après ce point d’eau entouré de végétation. Cette configuration rappelle la structure intra-utérine et la conception originelle. D’ailleurs, dans la tradition brahmanique (dont la langue était également indo-européenne comme le persan) le feu sacré est considéré comme une énergie vitale et se situerait en bas de la colonne vertébrale au niveau du sacrum. Ici, on entre dans le temple, comme on entre dans le ventre de la mère pour se loger près du feu.

C’est un retour à l’origine, à la source.



2. Édifice, structures et soubassements


Edifice & structure :


L'édifice atteint une hauteur de 21 mètres depuis le sol. Il a été conçu de sorte à maximiser la lumière du soleil. Généralement, l'architecture d'un temple du feu consiste en un bâtiment quadrangulaire avec quatre portes cintrées sur les quatre côtés. Ces bâtiments sont également connus sous le nom de “Chahar Taghi”, ce qui signifie bâtiment à quatre arches. Quatre éléments, quatre entrées.


La pierre est le principal matériau utilisé pour le temple, mais de la brique ou de la boue pouvaient être utilisés. Pour que les pièces en brique aient une résistance élevée, ils ont utilisé des briques cuites à l’extérieur, et des briques brutes à l’intérieur. L’entrée principale se fait elle en haut des 8 marches de l’escalier.


On distingue les célèbres colonnes persannes, typiques de l’époque achéménide et de Persépolis. Ces colonnes sont des outils de verticalité cosmique. Elles relient le ciel et la terre. Elles s’élèvent pour soutenir l’entablement, la voûte ou le dôme, lesquels évoquent le ciel étoilé.


Le Faravahar symbole majeur du zoroastrisme mais aussi de l’Iran tout court est placé au centre de la frise du temple entourée des principes du zoroastrisme : “Bonnes pensées, Bonnes paroles et Bonnes actions”. Ce Faravahar est l'œuvre du céramiste de Yazd. De couleur bleu et or/jaune. Bleu en référence aux astres (avec un bleu persan) et or/jaune en référence à la lumière. Un symbole qui donne tout son éclat au temple. Qui domine et qui exalte l’identité zoroastrienne.


Les chapiteaux des colonnes et les pierres avec des gravures de fleurs à la base des murs (layout n°2, 3, 4 et 6) sont des œuvres d'artisans et d'artistes d'Ispahan. Ils ont taillé les pierres à Ispahan et les ont transférées à Yazd. Ces motifs floraux sont typiques de l’art persan. La fleur occupe une place centrale dans la culture persane. A la fois, symbole de l’âme, symbole de connaissance, vérités divines, symbole d’unité. Symbolise aussi les miracles et l’ensemble des actes prophétiques. D’une façon générale, la fleur évoque la spiritualité et l’autre monde et est un symbole mystique recèlent milles et une significations qui ont toutes leurs importance dans la construction d’un temple axé sur un culte presque mystique. D’autres designers et artisans ont également orné les murs du bâtiment avec des phrases de l’Avesta (sous le faravahar notamment).

Paradoxalement, ce temple inspiré de l’époque achéménide est plutôt considéré comme une architecture contemporaine pour Yazd.


Soubassements


Enfin, la grande particularité architecturale de ce lieu est le réservoir d’eau situé sous le temple. Tout le temple est construit au-dessus de ce réservoir. C’est absolument intéressant de conclure qu’en réalité la flamme sacrée est soutenue par de l’eau.

Réservoir illuminé par des spots recréant une étoile à 12 branches. Ce réservoir contient l’eau du qanat, d’ailleurs le plus grand qanat est situé en Iran et on estime que sa longueur correspond à la distance de la Terre à la Lune. L’entrée de ce réservoir se situe dans le hall principal. L’eau se situe donc à l’extérieur mais aussi comme pilier fondateur du temple et de la flamme.



III. Atashkadeh-e Yazd de l’intérieur : temple organique vivant


1. Articulation cosmique autour du feu


En entrant dans un temple zoroastrien, il y a toujours un rituel spécial. Les hommes et les femmes doivent utiliser des chapeaux et des foulards blancs ainsi que des vêtements de couleur claire pour entrer dans cet endroit, respectivement. Généralement, ils sont tous vêtu de blanc.

Les temples du feu sont construits d’une manière à ce qu'il y ait un dôme (faits de briques et d'une rangée de pierres) rappelant le dôme du ciel, la dimension céleste, la forme de la terre. La structure du temple étant ouverte des quatre côtés, le feu sacré est habituellement gardé sous le dôme au centre de l’édifice avec un couloir autour de lui afin que les fidèles puissent défiler autour. Le couloir autour du feu est une autre configuration typique des temples. Un feu au centre comme le soleil est au centre du système solaire.

Les organes essentiels d’un temple du feu sont au nombre de deux : la chambre du feu sacré et la chambre où se célèbrent les cérémonies sacrées. La chambre du feu sera abordée dans la dernière partie. D'autres salles pour le culte et les rituels zoroastriens sont construites autour de la chambre du feu. Le feu sacré est dans une grande pièce à l'abri du soleil. Et les salles de culte sont construites autour d'elle.


A droite de la chambre du feu se trouve la chambre des cérémonies, l’Izishn Gâh, vaste chambre quadrangulaire, généralement divisée en plusieurs parties égales, dont chacune peut servir à un office distinct. L’Izishn Gâh est divisé en six parties, de sorte qu’il peut être le théâtre de six offices simultanés et indépendants et occuper six couples de prêtres à la fois. Ces différentes parties, appelées hindhòrà, sont séparées les unes des autres par un “canal de purification” qui sert à la fois à la délimitation de l’emplacement liturgique et à l’écoulement des eaux. Un temple organique vivant qui, comme le souffle vital humain, doit respirer et renouveler son flux d’énergie.


Sans oublier, le hall principal du bâtiment nommé “Varjavand Hall” qui est une exposition permanente où l’on en apprends davantage sur la religion zoroastrienne, les traditions et rituels du peuple zoroastrien, leurs tenues traditionnelles etc… et voir des photos montrant différents aspects du zoroastrisme pour avoir une meilleure perspective de cette ancienne croyance.



2. Le feu primordial : coeur battant


Parole de Zoroastre : deuxième Gâthâ

YASNA. 43, 9


Le saint,

j’ai su que c’était toi,

Ô Ahura-Mâzda,

Quand il s’approcha de moi en tant que Bonne Pensée.

A sa question :

“A qui veux-tu adresser ton culte ?”

“A ton feu !” ai-je répondu.

En lui faisant l’offrande de vénération, je veux penser tant que je le pourrai, à la justice.


L'iran a hérité du culte du foyer domestique, ayant déjà une grande place pendant le mazdéisme et probablement bien avant encore. Si dans la culture occidentale la flamme est utilisée en mémoire d’un saint ou d’une personne, dans le zoroastrisme, la flamme brûle en permanence en l'honneur d’Ahura-Mazdâ.


Le feu est l’élément central du temple. Il est, comme le cite Jacques Duchesne-Guillemain le “signe visible de la présence de Dieu”. Il est l’énergie vitale du temple, et se meut sans interruption depuis sa création. Il est le cœur battant.

Ce feu, point central, agit comme un axe cosmotellurique. C’est la cheminée des dieux. Il attire les divinités et repousse le mal. ou comme la cheminée au centre d’une maison.

Le feu est situé dans la chambre de feu : une pièce vitrée et spacieuse à l’abri du soleil. Il ne doit pas y avoir de lumières dans cette pièce intérieure à l'exception de la lumière de la flamme elle-même.

Il est contenu dans un grand foyer en bronze appelé “vase du feu”. Sorte de coupe du graal géant.

Ce vase est lui-même placé sur une plate-forme de pierre considérée comme le “trône du feu”. Le feu sacré étant le roi protecteur du monde spirituel et roi des feux, les cérémonies d’établissement d’un feu sacré sont dites d’intronisation. D’ailleurs, une couronne au-dessus de lui est suspendue au dôme.


La chambre du feu est absolument close sur le côté ouest : on y entre par l’est. Les murs du nord et du sud sont chacun percés d’une fenêtre, fenêtre espacée de quatre carrés, les quatre éléments. Les visiteurs peuvent voir le feu à travers la vitre car le souffle humain ne doit pas entrer en contact avec le feu pur.

Les fidèles eux se tiennent debout sur un tapis à la porte ou aux fenêtres : mais ils n’ont pas le droit d’y entrer . Seul un prêtre appelé un “Hirbod” est autorisé à s’approcher du feu. Il se doit de se couvrir d’un voile la partie inférieure de son visage afin que son souffle ne contamine le feu et d’une paire de gants. Il entretient ce feu en ajoutant un morceau de bois sec plusieurs fois par jour.


“Comme le chrétien met de l’eau bénite à son front, le prêtre, après sa prière auprès du feu sacré, applique de la cendre sur son front “pour exprimer son respect pour le feu sacré et pour lui rappeler qu’un jour viendra où il sera, lui aussi, réduit en poussière et que, comme ce feu répand autour de lui la lumière et le parfum, ainsi doit-il répandre autour de lui la vertu et les bonnes œuvres” (Jivanji Modi)”.


Le temple vit et ce sans la présence d’êtres vivants. C’est la seule religion qui divinise en son sein un élément vivant. C’est une véritable divinité vivante qui exerce sa puissance par sa seule présence d’être.

Il est d’ailleurs plus qu'intéressant de constater que le symbolisme de la flamme éternelle dans le zoroastrisme peut être comparé au symbolisme de la flamme olympique. Le rituel de l'allumage de la flamme olympique ; le rituel observé dans le transport et l'installation de la flamme ; le soin pris de ne laisser s'éteindre la flamme qu'à la fin des jeux; la révérence avec laquelle la flamme est traitée, ainsi que la crainte que la flamme olympique inspire, sont toutes très zoroastriennes.



Conclusion


Ce temple incarne le corps dans lequel la flamme continue de battre. Une flamme qui reflète le souffle d’Ahura-Mazdâ. Une ôde à la lumière et à la création originelle. Une source éternelle qui ne cesse d’illuminer en son sein l’obscurité abyssale et de révéler l’absolu. Si les derviches tournent sur eux-mêmes et autour pour rappeler l’ordre cosmique, la flamme elle danse pour révéler le mouvement infini du monde. L’Atashkadeh-e-Yazd et sa tradition zoroastrienne sont des reflets du cycle de la vie. Si l’entrée de ce temple se fait d’abord par la présence de l’eau, élément associé au yin, au féminin, cette même énergie féminine est celle qui soutient tout le temple avec le réservoir. L’ascension à l’inverse se termine près du feu élément associé au yang, au masculin, sous un dôme de forme non pas quadrangulaire mais arrondi. Tout le site représente ce trait-d’union entre masculin et féminin, entre ciel et terre, entre complémentaires et opposés, car il y a une volonté d’ouvrir sur le Tout et de revenir au Tout.


Lorsqu’il y a un décès dans le zoroastrisme, la terre ne peut être souillée et le feu impur. A cet égard, les zoroastriens ont imaginé La Tour du Silence située également à Yazd. Il s’agit d’une structure circulaire surélevée utilisée pour les rites funéraires des zoroastriens. Elle permet au corps du défunt de ne pas se décomposer à même le sol, mais d'entrer en putréfaction en hauteur et ainsi de rejoindre le foyer originel, celui d’Ahura-Mazdâ.



Quiconque désire comprendre Jésus doit partir de l'univers spirituel de Zoroastre.”

Cardinal Catholique Franz KÖNIG

archevêque de Vienne





Bibliographie :


LIVRES


DARMESTETER James, traduction : Le Zend-Avesta, Musée Guimet, Ernest Leroux, 1892

DU BREUIL Paul, Le zoroastrisme, Que sais-je, presses universitaire de France, 1982

DU BREUIL Paul, Zarathoustra et la transfiguration du monde, Payot, 1978

DUCHESNE-GUILLEMIN Jacques “La religion de l’Iran Ancien”, Presses Universitaire de France

KELLENS Jean & Redard Céline, Introduction à l’Avesta : Le récitatif liturgique sacré des zoroastriens, Les belles lettres, Collège de France, 2021

LECOQ Pierre, traduction : Les livres de l’Avesta, Les éditions du cerf, 2016

MOKRI Mohammad, La lumière et le feu dans l'Iran ancien (origine, structure, développement et systématisation) et leur démythification en Islam: 2ème édition, PEETERS, 1982

VARENNE Jean, Zoroastre, la table d’émeraude, Seghers, 1975


ARTICLES


MIRDÂMÂDI Sarah, “La fleur dans la mystique persane à travers l’œuvre de Mowlânâ et de Hâfez”, La revue de Téhéran, N° 44, juillet 2009

NASR Hossein Seyyed, “L'Art sacré dans la culture persane”, “Le Courrier de l'UNESCO: une fenêtre ouverte sur le monde”, XXIV, 10


Avec l’aide de :


Dr. KARAMIAN G. Reza : Archéologue spécialiste de la préhistoire et la protohistoire ancienne de l'Iran et de l'Inde

Dr. FARROKH Kaveh : Auteur spécialiste des études iraniennes.

bottom of page